Si Hanoï était une femme,
elle serait grande et élancée,
mince comme ses rues étroites
qui s'entrecroisent commes des jambes,
infinies.
Elle serait belle et mystique
comme les pagodes antiques
sombres et inaccessibles,
serties au centre du lac Hoan Kiem.
Elle se déplacerait avec grâce
parmi la jungle urbaine,
insensible aux bruits, aux passants,
au traffic et aux marchands.
Elle serait invitante, insistante et disponible
comme les vendeurs qui se jettent sur nous
au détour de chaque coin de rue.
Elle aurait de longs poils noirs sous les bras,
surprenant l'étranger qui la déshabille,
tout comme nous surprennent
les boutiques et magasins du moyen âge
cotoyant, sans fini, les boutiques de notre âge
Si Hanoi était une femme,
elle aurait les dents noircies
par l'insouciance de ses habitants
et l'haleine putride des déchets jettés à ses pieds,
à la rue.
Elle serait vêtue d'un flamboyant costume traditionnel,
blanc, un peu transparent,
nous permettant de voir juste un peu...
comme ce que nous touristes pensons connaître de cet univers.
SB
E:15 octobre 2002
Mmmm... ça donne envie de visiter Hanoï et de s'imprégner de ses contradictions. Très beau texte Seb !
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