Roumanie:
Hier dimanche tout était fermé. Retour sur image ou retour dans le temps. L'appel à la prière, orthodoxe, nous a accompagné hier lors de notre courte excursion en ville. Au coeur d'Oradea, sur la Piata Unirii, les églises se bousculent. Faux, les célébrants se bousculent pour une place dans l'une d'elles. Choc religieux, images de Pologne à Pâques... La vie s'arrête ici le dimanche. Pour jeunes et vieux le temps est à la réflexion, la prière, dans l'un de ces nombreux temples. On prie ici parce que tout le monde prie? Ou tout le monde prie parce qu'ici on prie? L'essence c'est que parmi les fidèles debout ou à genoux je vois des visages ailleurs, des visages sur une jambe, blasés qui vont à la messe sans raison plutôt que de faire de la contestation. Rares doivent être ceux qui, contre le courant des gens normaux, restent chez eux. N'empêche que les blasés sont minoritaires. Elles sont pleines ces églises de gens qui croient. Et bourdonnent tout autour les croyants n'ayant pu trouver un siège sur les grands bancs et qui religieusement assistent à la messe des haut-parleurs tonitruant au grand vent. Dans pareil contexte j'irais probablement, sur une jambe moi aussi, à la messe du dimanche.
C'est une surprise pour nous. Nous ne nous attendions pas à ça. Des jeunes qui se signent en entrant dans l'église et qui s'agenouillent respectueusement devant l'autel. Cette ferveur que nous ne connaissons plus dégage une telle énergie que s'en est apaisant. Rien à voir avec Varanasi en Inde mais quand même. Pour nos paradigmes nord-américains c'est une surprise. Une autre que l'on doit mettre sur le compte de la différence ou plutôt sur celui de notre ignorance? Mais pourquoi peint-on le monde que l'on ne connait pas de couleurs familières plutôt que de laisser blanc ce terrain non découvert?
SB
2 juin 2003 - Oradea
Note : Il y avait aussi, disséminées un peu partout en Europe de l'Est mais surtout en Roumanie, des églises ouvertes, accessibles, des lieux de prières, de silence. On pouvait y entrer quand notre bon vouloir nous y guidait ou lorsque l'on voulait un peu de quiétude, de fraicheur. Une grille décorative limitait l'accès au lieu de cultes et aux trésors religieux, mais les bancs et les effluves d'encens nous invitaient à nous asseoir. C'est si simple pourtant.
Note 2: C'est en Pologne que l'on a croisé des groupes de jeunes prêtres en soutane, tout sourire, sur la rue et des groupes de religieuses.
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